Les Jeux Olympiques de Paris sont (enfin) terminés, il est temps pour moi de partager avec vous mon ressenti.
Depuis quelques mois (peut-être une année déjà), j’ai perdu le goût et l’envie de m’exprimer sur ce qui se passe dans ce pays. Je me sens tellement à part de cette société que je n’arrive plus à m’intéresser à l’actualité. Petit à petit, j’ai également délaissé mes combats, mes engagements et ma passion pour créer un “monde meilleur”. On peut le dire : j’ai perdu la foi. Forcé de constater que peu de choses fonctionnent dans les relations humaines et que tout empire chaque année, je me suis résigné à avancer autrement. Déçu et blessé par les aléas de la vie, je me suis donc juré de me focaliser que sur ce qui comptait vraiment pour moi, admettant au passage que je devais être un peu plus centré sur ma personne. Pour éviter d’autres discussions stériles, j’ai adopté le silence et j’ai décidé de réfléchir à dix fois avant de dire ce que je pense.
Avec les J.O de Paris, c’était difficile de se taire. Il y a eu tellement de choses étranges autour de cet événement que j’en discutais régulièrement avec des amis qui, comme moi, sont exténués par notre époque. Entre la cérémonie d’ouverture qui laisse beaucoup de questions en suspend, les scandales autour du nettoyage de la Seine et quelques histoires tout au long des jeux, on en a de la matière pour débattre pendant des heures. Cependant, comme à chaque fois, on fera oublier ces choses qui dérangent, sans laisser place à la discussion. Après tout, c’est devenu normal de ne plus remettre en doute les choses qui se déroulent en France et ceux qui osent critiquer peinent à faire entendre leur voix au milieu de l’abrutissement ambiant de la société.
Pour ma part, je me suis fait mon opinion bien avant les J.O de Paris. Le sport est noble mais ce qui me dérange, c’est l’instrumentalisation de celui-ci. Tout est politisé, et c’est évident ; seulement, tout devrait être politisé au nom de belles valeurs qui composent une Nation. Ce qui est contraignant, c’est cette politique qui utilise la stratégie du divertissement qui consiste à détourner l’attention des gens sur autre chose que les problèmes actuels, ces problèmes que l’on maquille ouvertement alors que l’on pourrait les résoudre si on le voulait vraiment. Tout ce théâtre sent le réchauffé, un héritage venu tout droit de la Rome antique. “Du pain et des jeux”, voilà tout.
Alors quoi ? Que faudrait-il faire ? D’un point de vu logique, j’ai tendance à croire qu’il est bon de s’occuper d’abord des urgences avant de s’amuser, de faire des jeux ou de monter des projets titanesques. Je ne suis pas contre le spectacle, loin de là puisque je monte sur scène, je dis simplement qu’il y a des priorités. Ou bien, faisons plus simple, il serait bon de traiter tous les soucis à gérer dans notre pays, avec la même attention que l’on porte aux jeux. Là ce serait juste, là je ne serai plus mal à l’aise de participer aux joyeusetés nationales.
Ce qui m’agace le plus, c’est cette énergie que l’on déploie pour nous faire adhérer à un événement d’ampleur internationale alors qu’il y a des urgences dans tous les domaines de nos sociétés dans le monde. Toute cette énergie et ces moyens, j’aimerais qu’on les mette dans la création d’un avenir plus serein, plus humain, plus équitable pour tous. Je pense que ma vision des choses est tout de même partagée par beaucoup d’autres personnes et cela me rassure un peu. On s’intéresse de moins en moins à des événements comme les J.O de Paris car nous sommes saturés à cause de toute la souffrance dont nous sommes témoins dans notre quotidien. C’est un peu déroutant de savoir qu’il y a des moyens colossaux pour donner vie à des événements spécifiques mais si peu d’engagement pour résoudre ces désastres qui prennent de l’ampleur et qui vont affecter de plus en plus de vies sur Terre.
Enfin, je voulais parler du sportif Hugo Hay qui m’a tout de même régalé. Celui-ci a déclaré : “Je voudrais lui dire – à Macron – que ce ne sont pas ses Jeux, mais ceux des athlètes. […] Ce n’est pas parce que je suis athlète que je dois fermer ma gueule”. C’est un peu ce que je ressens quand je vois ces événements sportifs, il y a toujours une affaire de “pognon” ou de politique qui sent mauvais. De ce fait, Hugo Hay a bien fait de dire que les J.O devraient en effet appartenir aux athlètes qui ont tout donné pour y participer. Le jour où les Jeux Olympiques appartiendront vraiment aux sportifs de haut niveau, moi-même, je serai là pour regarder le spectacle. Pour l’heure, nous sommes loin de faire les choses pour la passion du sport ou pour le plaisir de mettre en avant des athlètes.
En attendant le retour des Lumières, je m’en vais retourner dans l’underground social ; les pieds sur Terre, la tête en l’air, je retourne me terrer loin du mal, là où pousse encore avec poésie quelques douceurs de la vie.
En attendant le retour des Lumières, je m’en vais retourner dans l’underground social, les pieds sur Terre, la tête en l’air, je retourne me terrer loin du mal, là où pousse encore avec poésie quelques douceurs de la vie.
Auteur du dessin de couverture de l’article : Bésot