Être un leader sensible

Est-il possible d’être un bon leader quand on est hypersensible ?


Récemment, je me disais que je ne pouvais pas être un leader. Mes émotions étant trop instables, je voyais qu’autour de moi c’était souvent le chaos. Selon comment je me sens, je suis hyper efficace et j’inspire les autres ; ou au contraire, j’ai une énergie très négative et j’ai dû mal à pousser ceux qui me suivent. En outre, je le vois quand je suis sur scène, selon mon public, j’explose et je suis la meilleure des versions de moi. Alors que quand je fais un mariage et qu’au vin d’honneur je n’ai personne qui danse devant moi, je me sens mal, inutile et je m’égosille pour attirer l’attention…

Mon hypersensibilité est ma force et ma faiblesse. A cause de ce manque de régularité émotionnelle, mes projets ambitieux ont du mal à sortir au grand jour. C’est pour cela que j’ai arrêté de nombreux projets, ne supportant pas également le manque de rigueur et le manque d’engagement de certains collaborateurs. Sans moyen, c’est d’autant plus compliqué pour réaliser ses rêves. Toutefois, je ne peux m’empêcher de revenir aux autres. J’ai toujours envie de mener des travaux en commun, de créer des choses avec une équipe soudée. Je persiste à croire que rassembler du monde est important par exemple, que le réseau est méga utile pour les projets artistiques et professionnels. Alors je gère mes émotions et je me dis que je fais de mon mieux.

En gros, oui, c’est un travail sur soi qu’il faut opérer. Je sais qui je suis et où se trouve mon équilibre, je dois composer avec mes failles et aller toujours de l’avant. Se tenir prêt à surmonter chaque vague émotionnelle qui se dressera devant moi. Il est bon de garder son calme quand l’ascenseur émotionnel descend trop vite. Dans mon cas, il remonte souvent le jour d’après. De ce fait, quand on se connait bien, je pense et j’ai envie d’y croire aujourd’hui, on peut se calibrer comme il faut pour avancer sur les mers de la réussite.

Peu importe les tempêtes, il faut tenir bon, garder son énergie pour les bonnes choses et ne jamais oublier que le plus important au final, ce n’est pas le bout du chemin, mais le chemin lui-même. Au-delà de la souffrance, il y a des rayons de soleil. Dans toutes mes expériences, je me souviens avec un peu de recul de tous ces bons moments. Malgré l’échec et la douleur de devoir tout arrêter, je me rappelle de tout le bonheur que j’ai ressenti quand je voyais des gens heureux avec ce que je faisais. Peut-on parler d’échec dans ce cas là ? Je garde le souvenir de ces moments où tous mes collaborateurs souriaient avec moi et qui croyaient en ce que nous faisions. J’ai été leader hier, certes à ma façon, certes avec mes faiblesses, mais je l’ai été. Pourquoi pas aujourd’hui ?