C’est si bon de prendre son temps et de profiter de chaque instant. Dans le jeu My time at Portia, vous auriez bien raison de voir les choses ainsi. En effet, dans la petite ville de Portia, vous entrez dans un monde magnifique où tout se savoure, où tout se développe petit à petit. Vous y incarnez un jeune constructeur qui a la possibilité de gérer et d’améliorer son atelier. Comme tout nouvel arrivant, vous devez vous faire une place parmi les habitants. De simple inconnu, vous pouvez devenir un bon ami et même trouver l’amour. Le temps s’écoule, les saisons s’enchaînent, il y a même des jours de fêtes à Portia ! Si en apparence on a l’impression qu’il ne s’agit qu’un simple jeu de gestion, ou une sorte d’Animal Crossing un peu enfantin, il y a une histoire bien réfléchie et même des combats.
Nom |
My time at Portia |
Genres |
Action-RPG, Jeu vidéo de simulation |
Nombre de joueurs |
Solo |
Plateformes |
PC |
Développeur |
Pathea |
Editeur |
Team17 Digital Ltd |
Date de sortie |
23 janvier 2018 |
Participer à la vie de Portia
Une fois que vous avez créé votre personnage, vous arrivez par bateau dans la belle ville de Portia. Votre père vous a fait cadeau d’un petit atelier, vous commencez alors le jeu avec une petite cabane en mauvais état au milieu d’une parcelle assez restreinte. Dès le début, vous comprenez que vous pouvez améliorer tout cela et même le personnaliser avec quelques meubles. A côté de cela, les missions principales et secondaires rythment votre progression dans l’histoire. Souvent, vous allez récolter des ressources et il y a une énorme liste de choses à récupérer. Après cela, c’est un plaisir d’offrir ses talents de constructeur pour créer des objets et des infrastructures pour le bien de la communauté de Portia ou bien pour vous-mêmes. Il est bon de faire un tour tous les jours à la Guilde du commerce afin de répondre aux besoins des habitants de la ville. Il y a même un Maire appelé Gale et c’est souvent lui qui va vous mandater pour les gros projets d’expansion qui, selon lui, vont créer des nouvelles activités touristiques ou permettre de réaliser des échanges avec d’autres cités.
Entre-temps, il est bon de parler aux habitants, de leur offrir des cadeaux, de jouer à pierre-papier-ciseau ou même de leur tataner le derrière amicalement. Plus vous gagnez de points avec eux, plus ils vous apportent de nouveaux bonus. Certains permettent d’avoir des remises dans les magasins de la ville ou encore, d’autres vous envoient des cadeaux. Plus vous comprenez le jeu et plus vous vous efforcez d’améliorer votre réputation auprès des habitants de Portia. Le top du top, c’est que votre atelier va devenir grand et du coup, vous pouvez espérer avoir un peu d’aide. Pour cela, choisissez le bon ou la bonne partenaire, puis envisagez d’agrandir votre maison pour vous marier. Il est vrai que s’occuper seul de toutes les machines de productions ou de toutes les récoltes, c’est parfois usant, surtout si vous avez de grandes ambitions comme moi.
Le temps passe chaque jour, vous avez de 07h00 jusqu’à 03h00 du matin. Le personnage s’endort tout seul si vous n’allez pas au lit. Je recommande entre-autre d’aller dans les options pour baisser la vitesse à laquelle s’écoule les minutes. Il est vraiment bon de profiter pleinement de chaque journée, surtout aussi parce qu’il y a tant de choses à faire ! Au début, vous avez peu de fortitude (une sorte d’état de fatigue qui s’abaisse quand vous récoltez des ressources ou bien attaquez des créatures), mais vous avez plusieurs moyens d’en récupérer comme manger au restaurant de la ville ou avaler quelques bons repas que vous avez conçu. Aussi, vous remarquerez vite que tout est plutôt lent, et justement, c’est là le charme du jeu. Vous pouvez vraiment vous la jouer rôle play, vous sentir impliqué dans la vie de Portia. En dehors de vos heures de minage, de bûcheronnage, de farming en général, vous pouvez vous asseoir sur un banc 5 minutes avec… Prendre votre temps, vivre une petite expérience virtuelle mais ô combien sublime !
Des leçons de vie
Il y a des œuvres, comme My time at Portia, où on a encore le plaisir de voir que le jeu vidéo peut nous apporter de véritables leçons de vie. Tout est beau, c’est une aventure vidéoludique vraiment extraordinaire. Il y a de la poésie dans Portia, un peu comme dans les films du studio Ghibli. Les habitants de la ville vous inspirent, il y a une cohérence sociale, il y a des fêtes animées, de beaux idéaux… C’est intéressant de savoir toujours plus de choses sur les habitants de la ville, surtout quand vous voyez que cela enrichit votre expérience de jeu. Je me rappelle quand Arlo, un membre de la Brigade Civile est venu me demander des conseils pour savoir s’il devait faire évoluer son amitié ou non avec Ginger. C’était beau quand Emily m’a demandé de faire un plat et d’aller le partager avec sa grand-mère Sophie. Quel plaisir de faire des photos pour la reporter Mei ! On se prend vraiment pour un journaliste. Toutes ces petites choses qui font la beauté de Portia ne parlent bien sûr que si on y est sensible.
Il y fait bon vivre dans cette ville. On retrouve là de belles philosophies et tout est plus ou moins positif. Chaque personnage que l’on rencontre est différent, les habitants de Portia ont tous leur propre caractère et apportent leur lot de réflexion. Quand ils vous demandent de faire quelque chose pour eux, c’est un plaisir de les aider. C’est certes long l’évolution sociale mais c’est encore plus gratifiant quand on se fait plusieurs amis. Le jeu nous apprend à être patient avec les autres,, c’est certain ! A part Higgins qui est un personnage méprisable (qui-plus-est votre rival constructeur), tous les autres sont sympathiques et bienveillants.
Toutefois, derrière ce jeu tout mignon, il y a selon moi un message à retenir. En effet, l’histoire se déroule après un effondrement social massif et un cataclysme écologique. On apprend au fil des missions que les humains ont vécu plus de 300 ans sans voir le soleil et que des robots ont bien failli détruire le monde. Il y a comme un reflet de la réalité, comme si le jeu disait qu’il fallait faire attention à la façon dont évolue notre technologie et notre façon de nous comporter vis-à-vis de notre nature. D’ailleurs, à Portia, il y a l’Eglise de la Lumière qui s’oppose au Centre de recherche. Malgré cette dualité, on sent aussi que les discours des religieux et des scientifiques convergent pour le bien être des habitants de la ville. En somme, il y a cette ambiance un peu post-apocalyptique qui se voit légèrement sur la carte de jeu mais qui se sent surtout dans les objets bricolés dans l’atelier que l’on gère en tant que joueur.
Un expérience vidéoludique
Avec My time at Portia, il ne faut pas s’attendre à de grands challenges. Le jeu n’est pas difficile, il est juste long à finir. Les missions demandent la conception de divers objets, il faut être patient pour les fabriquer avec des ressources parfois longues à récupérer ou extrêmement longues à transformées. En outre, les combats font plaisir à voir mais ils ne font appel qu’aux rudiments d’un jeu d’action-rpg. On peut se contenter d’avancer et de taper en martelant le clic gauche de la souris. Cependant, il y a quelques passages où les boss sont costaux et on laisse l’imagination faire ce que le gameplay n’apporte pas vraiment. Quand vous êtes accompagnés de plusieurs alliés sur un même ennemi, c’est plutôt amusant malgré tout.
Ne faire que les missions principales ne suffit pas à vraiment profiter du jeu. Il faut parfois s’en détacher et se fixer ses propres objectifs. J’ai adoré faire évoluer mon potentiel commercial de mon atelier, générer plus d’argent avec des récoltes toujours plus grandes. Je voulais avoir beaucoup de fourneaux, juste pour le plaisir de produire et de revendre. Même le côté gestion est parfois un peu mou mais la personnalisation de la maison est énorme avec tous les meubles qu’il est possible d’acquérir ou de construire. Le plus incroyable que j’ai vu dans ce jeu, c’est quand je sortais avec deux personnages féminins à la fois, elle avait toutes les deux le cœur brisé. C’est quand même dingue de voir cela dans un jeu vidéo !
En finissant Portia, je me suis remémoré les 100 heures que j’ai fait jusqu’au générique de fin. Je me disais “waouh” ! Au fond de moi, j’avais vraiment l’impression d’avoir passé du temps là-bas, ce jeu m’a vraiment apporté une énergie positive. On a presque envie de sortir de chez soi et dire à ses voisins : “alors on attend quoi pour créer un beau village ensemble ?” Je ne l’ai pas terminé à 100% mais je dois dire que si les développeurs proposent des mises-à-jour ou du contenu supplémentaire, j’y retournerai avec plaisir. Bien évidemment, je recommande vivement ce jeu, surtout aux joueurs sensibles comme moi qui se laissent charmer par les beautés d’une œuvre d’art.
Bien que My time at Portia ne renouvelle pas vraiment les genres du jeu vidéo, il propose de vivre une expérience atypique remplie de poésies. Même si à première vue, il peut paraître plutôt simple, en réalité il est incroyable et donne une immense liberté d’interaction et de créativité. Etonnant et rafraîchissant, il est plaisant d’y jouer en prenant son temps et en se laissant porter par la magie qu’il nous offre. On aime participer à la vie de cette petite ville, elle est une sorte de petit paradis. Il est bon de construire des choses pour l’améliorer et c’est génial quand on s’intègre pleinement au milieu de ses habitants. My time at Portia est surtout touchant et nous apporte un peu cette humanité qu’il nous manque parfois dans la vie de tous les jours.